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388 MEMOIRES DE PIERRE OE LESTOILE.
conference, et disans qu'il ne faloit point du Roy ppur tout, ni catholique ni huguenot : l'apelant loup* relaps et excommunié.
Le lundi 3 may, on eiitretinst le Roy quelque temps des sermons faits le jour de devant à Paris, et des divers advis des prédicateurs sur sa conversion. A quoi il sembloit prendre quelque plaisir, pour ce qu'il y presta l'oreille assés, long temps. Et se levant, dit k quelcun de la religion qui estoit prés de lui : cc Si je « valois bien tromper nos gens, j'attendrais- à me re** « souldre à quand nos maistres seroient d'accord. Serie» « vous point de cest advis? Je croi qu'ils en auroient « pour long temps. »
Ce jour, s'esleva un bruit de la mort du Bearnois à Paris; qui estoit trés-veritable, et qui en trompa du commencement beaucoup : car pour ce qu'à Paris on n'apeloit le Roy que le Bearnois, la plus part croyoient que le Roy estoit mort, jusques à ce qu'on eust asseurance d'un brave soldat du parti du Roy surnommé le Bearnois, qui. estoit mort et avoit esté tué. Ce qui fist tourner la nouvelle en risée.
Ce jour, M. de Lion estant malade, fust saingné, et n'alla point à la conference ; mais les autres ne laisserent d'y aller, et mesme M. de Belin. • Ce jour, les Wallons voulurent forcer la porte Saint Denis, à faute d'estre paies. Et y fust blessé Du Conroy, capitaine.
Ce jour mesme, fut fait commandement à Sainct-Denis, à ceux de la religion, de se retirer, avec défenses de ne prescher à dix lieues à l'entour. De quoy le Roy adverti, et plainte lui en estant faite par ceux de la religion, respondit qu'il ne sçavoit que c'estoit.
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